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Le syndrome du Pervers numérique [revisité]


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Elle n’est pas si loin finalement, l’époque où l’on avait du mal à se représenter exactement ce qu’était « la Toile », où des mots comme « site web », « webmasters » suscitaient un respect craintif …

On a rapidement pressentit que ce média incroyable modifierait l’ « A »venir de tout et de tous, mais peut être moins anticipé tous les changements collatéraux.
Car aujourd’hui, l’Internet est partout et participe de manière plus ou moins réussie à diverses stratégies, certaines plus personnelles que d’autres, mais toutes visant à ce qu’on ne voit [et ne croit] qu’en ce qui a été « prévu ».

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Certes, on commerce, corresponds, échange plus et mieux qu’avant. On rapporte, on relate, on déclare même…
On peut le faire au monde entier.
Et de communiqués en articles, on délivre un Message et l’on entretien une Image….

Sur tout.
Sur nous.

Les vitrines numériques institutionnelles (sites web, pages Facebook, comptes Twitter et Google+ et autres) ou personnelles (les mêmes en ajoutant les blogs) sont monitorés et customisées à l’extrême, recalant en permanence le Message et amendant l’Image (et vive et versa) parfois à tel point que que les deux se confondent.

Mais si la communication y a gagné, la propagande aussi.
Car entre vérités et confort, informations et marketing, on peut se demander [c’est mon cas]  ce que l’un dissimule à l’autre…
Dans cette quête numérique où l’ E-réputation fait figure de « St Graal » et le  Personal Branding  est brandit haut tel Excalibure…
Que reste t-il de vrai ?

*

Cette nouvelle manière de «paraître» ne présuppose aucunement que cela est «vrai».

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Une société, une personne « sympa / dynamique / bienveillante etc.» peut ne l’être QUE sur le Web… et pas dans la vrai vie.
Il faut remettre en cause en permanence la sincérité du Message, il faut « grattouiller » régulièrement l’Image pour ne jamais perdre de vue le dessin et la motivation originale, la stratégie de base: nous faire voir et croire en ce qui a été décidé en amont.

Georges [Brassens] et Jean [de la Fontaine] reverraient sans doute une partie de leurs copies aujourd’hui, car tout peut être construit de toute pièce : la bonne ou mauvaise réputation, le ramage comme le plumage.

Revisitons deux extraits…au hasard…
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« La Mauvaise Réputation » de George.

« Au village [ sur le web, en fait] sans prétention [ un peu : j’ai un blog, une page Facebook, et un compte Google+… ], j’ai mauvaise  [ très bonne réputation : mon Klout est à donf’ et j’ai 9 000 followers !]

Qu’je m’démène [ j’ emailing et je newsletters sans faillir] ou qu’je reste coi [ je triche en fait : je programme mes tweets une semaine à l’avance …]
Je pass’ pour un je-ne sais-quoi [ Faux : je suis un professionnel sympa et chaleureux] »

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« Corbeau et le Renard » de Jean…

«  (…)Sans mentir [ c’est pas du mensonge, c’est de la com’ … ], si votre ramage j’ai un ContentMarketing Manager qui m’aide, même que…] se rapporte à votre plumage[ site web « fully responsive », chaine You Tube… j’ai tout prévu..],
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois ! [ c’est clair : je rayonne, j’illumine tout mon secteur d’activité… tous mes amis… tout… trop bien !] »
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Du boulot au perso, la boule à facette des Réseaux Sociaux guette en permanence.

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Et éblouie.
Sous des spots aux angles d’éclairage calculés, au rythme de chansons bien rodées, nombreux sont beaux… gentils… sincères et bien attentionnés sur cette gigantesque piste de danse du Web.
Et le sont beaucoup moins quand on les retrouve dans l’intimité froide et impitoyable du parking, à 4 heures du matin… bref, dans le monde réel.
Disparue, la bienveillance et l’écoute, en face à face.
Évanoui, l’engagement et le sens du service de la page « Valeurs » du site web, quand c’est pour de vrai.
On nous reprocherait presque d’y avoir cru, naïf que nous sommes, à cette euphémisme numérique.

Tambours du web, les réseaux sociaux peuvent sonner creux, très creux dans l’ IRL ( In Real Life, le monde réel).
Le Message relayé en 140 caractères qui synthétise une Image acérée tourne en boucle, tous deux centrés sur eux même et non vers les autres comme on pourrait le croire.
Et dans certains domaines comme le conseil ou le coaching, on l’on s’attend à ce que le Message et l’Image ait du fond + de la sincérité + de l’engagement dans le monde réel, on mesure plus qu’ailleurs la profondeur du déni.

« Confidence pour confidence, c’est moi que j’aime à travers vous« , chante Jean [Schultheis]… D’aucuns me semblent avoir accommodé cette chanson à leur sauce dans le cadre de leur stratégie 3.0.
Intéressantes, cette chanson qu’en on en lit les paroles quand on les lit sous la boule à facettes… 

Dommage ?
Dommageable, plutôt. Pervers, même.
Pour le naïf-crédule mais de bonne foi qui y « croit ». Et un jour peut être [surement] pour ceux qui y « font croire ».
Car bonne ou mauvaise, la réputation fait toujours les frais d’une rencontre IRL, dans le monde réel.

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crédit photo : Webneel

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